Abstract
Promenade (2001) de Régis Jauffret retrace les errances journalières d’une femme dont l’existence se compose presque entièrement de fantasmes. En structurant son roman selon une dialectique de l’indicatif et du conditionnel, Jauffret se saisit de notre monde contemporain, prisonnier d’un temps historique auquel auraient abouti les échecs des utopies modernes. Venant au secours du romancier, le conditionnel prête à l’action, il lui fait crédit d’un temps verbal grâce auquel quelque chose est vécu et objecté, tout en demeurant dans l’enceinte du présent. Promenade montre l’un des puissants mécanismes du temps présent inscrit dans une économie du sur-place qui épuise ses ressources narratives à raconter ce qui n’arrive pas et qui pourtant y arrive, sur un plan exclusivement romanesque.
Regis Jauffret’s Promenade (2001) retraces the daily wanderings of a young woman who lives in a world made up almost entirely of fantasy. By structuring his novel around the dialectical relationship between the conditional and indicative moods of the verb, Jauffret captures the spirit of our contemporary world, a world born of the failures of modern utopias. The conditional mood comes to the novelist’s aid : it gives voice to action. Thanks to it, events can be lived and objectified,even if the present moment is never abandoned. Promenade demonstrates how the present time belongs to a “static economy” that uses its resources to successfully describe what does not occur, and yet also what does happen, at least on the purely novelistic level.
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ID:
243443
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rocheville2007tempsle